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Les âneries que cite Margaret Atwood

Margaret Atwood
Margaret Atwood Photo fournie par Jean Malek


Grâce au succès de La servante écarlate, Margaret Atwood est maintenant l’autrice canadienne la plus connue au monde.

Sa notoriété devrait l’inciter à se tourner la langue sept fois avant de parler, mais ce n’est pas le cas. Le projet de loi C-11 sur la diffusion en ligne étant enfin sur le point d’être adopté aux Communes, Mme Atwood y va d’une dernière salve. Dans le Globe and Mail de samedi dernier, elle rappelle qu’elle a, dans Twitter, demandé qu’on écoute attentivement ce que dit de ce projet de loi son compatriote auteur David Adams Richards.

Comme plusieurs personnalités qui sont intervenues contre le projet, Mme Atwood prend soin de mentionner qu’elle ne l’a pas lu ! Pas entièrement en tout cas. Elle se fie donc aux divagations de ses détracteurs les plus enragés, comme Michael Geist, de l’Université d’Ottawa, ou Peter Menzies, ancien vice-président du CRTC. Dans le quotidien torontois, madame Atwood décrit le CRTC comme un « organisme fantôme qui tire les ficelles en coulisse dans le plus grand secret ». Elle ne semble pas connaître le CRTC plus que le projet de loi qu’elle décrie.

L’OMBRE DE STALINE !

Avec David Adams Richard, auteur devenu sénateur par la grâce de Justin Trudeau, on est en plein délire. On pourrait même se demander si l’homme ne souffre pas de démence précoce. Dans une allocution prononcée au Sénat la semaine dernière, il a déclaré que la nouvelle loi sur la radiodiffusion sera une « vraie prison ». 

« Avec elle, on est tout près de la Stasi (le service de police politique de l’ancienne Allemagne de l’Est) et du comité central de l’ex-Union soviétique ! Cette loi nous ramènerait “au temps de Cicéron”, à qui on avait coupé la main droite pour qu’il n’écrive plus. »

Et ce brillant auteur catholique de Fredericton, d’en rajouter une couche « religieuse ».

« À l’époque, a-t-il terminé son allocution enfiévrée, il était normal de désigner des boucs émissaires et de les livrer à la colère de la foule. Le Christ lui-même nous a enseigné que ce genre de justice est un mensonge et sa mort nous a appris qu’on ne doit plus jamais y recourir. Cette loi fera des boucs émissaires de tous les écrivains qui n’entreront pas dans le moule que les bureaucrates auront défini. Encore une fois, Staline regardera par-dessus notre épaule quand nous allons écrire ! »

DE VRAIES ÂNERIES

On croit rêver quand on entend de telles âneries. Ce Richards vit-il dans une société imaginaire ? Que Margaret Atwood souscrive à des propos aussi aberrants n’est pas sans étonner. C’est vrai qu’elle est très à l’aise et obtient beaucoup de succès avec ses dystopies et la science-fiction.

Cette hargne contre le projet de loi C-11 ne cacherait-elle pas autre chose ? Comme la conviction secrète qu’ont certaines élites anglophones que les Québécois sont prêts à faire taire tous ceux qui ne pensent comme eux. Les lois 21 et 96 sont pour ces élites le début d’un nouveau fascisme. Comme pourrait bien l’être cette maudite loi sur la radiodiffusion. Le fait qu’elle ait été conçue, rédigée et défendue par trois ministres issus du Québec, Mélanie Joly, Steven Guilbeault et Pablo Rodriguez, ne la rend-elle pas suspecte d’emblée ? 

Comment expliquer autrement les réactions viscérales d’auteurs comme Margaret Atwood qui se croient les seuls défenseurs de la liberté de parole et de pensée ?

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