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Air Canada lance un projet pilote de reconnaissance faciale à Vancouver et à Toronto

Le projet concerne notamment certains vols pour Winnipeg au départ de l'aéroport international de Vancouver.

Une passagère devant l'outil de l’identification numérique.

Air Canada précise que l'identification numérique est un programme strictement facultatif, fondé sur le consentement.

Photo : Groupe CNW/Air Canada

  • Maad Chaara

Air Canada a annoncé, mardi, le lancement d’un projet pilote de reconnaissance faciale dans les aéroports de Vancouver et de Toronto. La compagnie aérienne précise que la participation à ce projet est volontaire.

Le transporteur mentionne également que l'identification numérique au moyen de la technologie de reconnaissance faciale vise à « valider l'identité des clients rapidement ».

Pour ce faire, les voyageurs doivent prendre leur visage en photo à l'aide d'une application, puis photographier une pièce d'identité, comme un passeport, à des fins de comparaison.

Dans un communiqué publié mardi, Air Canada note que, pendant la durée du projet pilote, ce moyen d'identification sera offerts aux clients qui prennent certains vols vers Winnipeg au départ de Vancouver et aux clients qui souhaitent accéder au Café Air Canada à l’aéroport Pearson, à Toronto.

« Les données biométriques sont chiffrées, puis stockées uniquement sur le téléphone mobile du client. Les clients doivent fournir un consentement supplémentaire pour les données qui seront utilisées le jour du voyage et conservées pour un maximum de 36 heures », écrit le transporteur.

Questions de choix et de transparence

Professeur au Centre de recherche en droit public à l’Université de Montréal, Pierre Trudel rappelle que plusieurs personnes utilisent de plus en plus des moyens numériques pour s’identifier.  Il y a une tendance à avoir recours à ce genre d’identification , déclare-t-il.

Cependant, Pierre Trudel souligne l’importance de proposer des solutions de rechange aux personnes qui ne veulent pas adhérer à ce genre de fonctionnement.

 Comme mentionné par Air Canada, c’est un procédé qui est essentiellement consensuel. Cela poserait problème si la compagnie aérienne le rendait obligatoire, ce qui n’est pas le cas maintenant, précise-t-il.

Air Canada prévoit que la méthode traditionnelle d'identification continuera d’être offerte, selon un courriel de la compagnie aérienne.

Selon Pierre Trudel, les risques signalés sont souvent associés au manque de transparence dans le processus utilisé. Dans certains cas, les informations recueillies dans le cadre d’un processus de reconnaissance faciale sont conservées et éventuellement partagées avec d’autres entreprises.

Dans le scénario présenté par Air Canada, on a une assurance assez claire qu’il n’y a pas un tel partage, et c’est déjà un risque de moins. L’information ne sert qu’à identifier et elle n’est pas conservée.

Une citation de Pierre Trudel, professeur au Centre de recherche en droit public à l’Université de Montréal

 À partir du moment où l’information est conservée, la question se pose sur comment elle serait utilisée et à quelles fins, précise-t-il.

 Les lois canadiennes exigent, au minimum, un consentement et exigent également que l’info ne soit captée que pour le besoin spécifique mentionné et qu’elle ne doive pas être conservée et utilisée pour d’autres usages, ajoute-t-il.

De son côté, la professeure de la Faculté de droit à Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’information Teresa Scassa rappelle qu'il y a beaucoup de confusion autour de l’emploi de ces technologies.  Ce n’est pas forcément clair pour tous les utilisateurs ordinaires, estime-t-elle.

Teresa Scassa fait la distinction entre l’identification numérique utilisée par Air Canada et la reconnaissance faciale utilisée, par exemple, par certains services de police, qui implique une recherche dans une base de données des photos de différentes qualités pour identifier une personne.

Teresa Scassa se demande si ce processus impliquera des avantages importants pour les gens qui utilisent cette technologie ou des incitatifs pour opter pour ce mode de fonctionnement.  Nous savons que ces technologies sont employées par les gouvernements, mais nous avons peu de transparence en ce qui concerne cette utilisation.

  • Maad Chaara

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