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Pablo Rodriguez, le repos du guerrier?

Pablo Rodriguez, le repos du guerrier?
Photo AFP


C’est presque un secret de polichinelle : Pablo Rodriguez quitterait le ministère du Patrimoine lors d’un remaniement ministériel qui serait imminent.

Dans les bureaux du ministère à Gatineau, sous-ministres et fonctionnaires semblent déjà tenir pour acquis qu’ils auront un nouveau «boss» à la rentrée parlementaire d’automne. On chuchote même qu’il s’agirait de Pascale St-Onge, musicienne et syndicaliste, élue députée de Brome-Missisquoi à l’élection de septembre 2021. Elle est actuellement ministre des Sports.

Ce n’est pas que Pablo Rodriguez soit épuisé -même s’il aurait plus d’une raison de l’être- mais le premier ministre Justin Trudeau juge que le parti libéral aurait bien besoin de ses services pour rallier le Québec lors de l’élection générale. Elle pourrait avoir lieu l’an prochain, peut-être même au printemps. Député d’Honoré-Mercier, Rodriguez fut ministre du Patrimoine une première fois de juillet 2018 à novembre de l’année suivante, puis la deuxième fois depuis le 26 octobre 2021. Il est «lieutenant» du parti au Québec depuis 2019. Cette responsabilité, assez méconnue, est loin d’être une sinécure. Elle réclame des tas de déplacements et de rencontres.

EST-CE LE BON MOMENT ?

C’est évident que Pablo Rodriguez peut rendre au parti libéral des services dont il aura grand besoin au Québec d’ici à la prochaine élection générale, mais le moment est-il bien choisi pour qu’on le déleste du ministère du Patrimoine? L’implantation de la loi sur la diffusion continue en ligne et celle concernant les plateformes de communications ne fait que s’amorcer et l’attitude hostile des géants du numérique n’est pas encourageante Meta (Facebook et Instagram) et Google n’ont caché ni leur mécontentement ni leurs intentions. Si Google n’a encore rien annoncé, Meta a fait savoir qu’il ne relaierait plus les nouvelles canadiennes sur ses plateformes. Le ministre Rodriguez a annoncé, hier, que son gouvernement suspendait jusqu’à nouvel ordre sa publicité sur Facebook et Instagram. Le Bloc et le NPD réclamaient déjà qu’on le fasse. 

 Quelques heures auparavant, Québecor et Cogeco suspendaient aussi leur publicité sur ces plateformes. Les villes de Montréal, Québec et Longueuil ont emboîté le pas en après-midi. Radio-Canada/CBC a fait de même en début de soirée. François Legault, qui avait d’abord annoncé ne pas vouloir suivre l’exemple d’Ottawa, s’est ravisé quelques heures plus tard. 

La riposte d’Ottawa, comme celle de Cogeco, de Québecor et d’autres, ne saurait être plus logique. Souhaitons que Bell et Rogers fassent de même.  

POILIÈVRE ET CIE ENCORE CONTRE

Le mandat du ministre Rodriguez a été marqué par l’adoption de deux lois hyper controversées. Pour l’une comme pour l’autre, l’opposition des conservateurs fut féroce et elle perdure. Sans le dire, Pierre Poilièvre s’est appuyé tout au long du débat sur les arguments fallacieux de Michael Geist, de l’Université d’Ottawa. Des arguments qu’endosse sans réserves ni nuances Peter Menzies. L’ancien journaliste albertain, vice-président télécommunications du CRTC de 2013 à 2018, est devenu le plus fidèle porte-queue de Geist.

Geist, qui préside la chaire de recherche de l’Université d’Ottawa sur l’internet et le commerce en ligne, est «violemment» opposé aux pouvoirs que donnent au CRTC les lois en question. Elles enfreignent selon lui la liberté totale que doit avoir l’internet et nuisent à notre industrie audiovisuelle et à nos médias d’information. Malheureusement, Geist, Menzies et quelques autres esprits obtus comme Michel Morin, ancien commissaire du CRTC, sont les seuls à penser ainsi. Rarement lois n’ont fait pareille unanimité dans l’industrie, les divers syndicats concernés et la population en général. 

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