Le mot Barbie est sur toutes les lèvres depuis sa sortie en salle de cinéma à la mi-juillet. On peut parler d’un véritable phénomène culturel. Le film parvient-il à redorer l’image de la poupée de l’entreprise Mattel, qui est depuis longtemps accusée de projeter une image irréaliste du corps de la femme et de renforcer les standards de beauté normative? « Barbie est une icône culturelle », affirme la professeure Suzanne Bouclin de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.
Mme Bouclin s’intéresse notamment aux représentations fictionnelles des femmes dans la culture populaire et leur impact entre autres sur les enjeux de justice sociale.
Je suis de l’avis qu’elle a toujours été un sujet de controverse lorsqu’elle est venue sur scène dans les années 50 et 60, et encore aujourd’hui
, explique-t-elle.
La professeure admet qu’il y a eu plusieurs efforts pour diversifier l’image de la poupée au fil des ans.
Selon elle, le film a réussi à atteindre ses objectifs féministes, et demeure accessible pour une grande diversité de public.
« C’est vrai que nous suivons la protagoniste qui est la Barbie originale, la blonde blanche [...] Mais c’est vrai qu’on voit une Barbie qui utilise une chaise roulante, on voit une Barbie qui a des courbes [...] il y a de multiples Barbies racisées, dont la présidente. »
Elle explique que le film fait de l’autoréflexion, avec un personnage qui a un monologue intérieur dans lequel on remet en question les standards auxquels les femmes font face.
C’est explicitement dit, et le mot patriarcat, par exemple, figure dans le film au je pense moins huit fois. J’ai dû expliquer le mot patriarcat à la [jeune] fille avec qui j’ai vu le film, ça et la dissonance cognitive
, raconte-t-elle.