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La désinformation a un nom: Pierre Poilievre

chefferie conservateurs
Photo d'archives, Agence QMI


Le chef conservateur, qui ne porte plus de lunettes, prétend «qu’il a la meilleure vision pour le Canada».  

Poilievre aurait grand intérêt à remettre ses lunettes. Selon ce qu’il a déclaré avant-hier, le blocage par Meta des nouvelles canadiennes sur ses plateformes Facebook et Instagram lui fait croire qu’il vit désormais «en Corée du Nord»! Il n’y a que Donald Trump pour débiter de telles âneries le plus sérieusement du monde. 

L’acharnement du parti conservateur contre la nouvelle Loi sur la diffusion continue en ligne et contre celle sur les nouvelles en ligne devient de la bouffonnerie. Non seulement Poilievre ne cesse de répéter qu’il abolira les deux lois lorsqu’il sera élu premier ministre, mais il multiplie les faussetés à leur sujet. Son argument massue, c’est qu’elles enfreindraient la liberté de l’internet et constitueraient une censure aussi condamnable que celle qu’exerce Kim Jong-un. 

Au Canada anglais, les inepties de Poilievre trouvent un écho d’autant plus favorable qu’un certain Michael Geist, l’exalté professeur de l’Université d’Ottawa et son porte-queue Peter Menzies, ancien vice-président du CRTC, crient à la censure de l’internet depuis le premier jour où le ministre du Patrimoine a annoncé la refonte de notre loi sur la radiodiffusion. La loi en question remontait à 1991. Presque l’antiquité! La nouvelle loi oblige les géants comme Netflix et Disney, qui tirent des revenus faramineux de leurs abonnés du Canada, à contribuer à la création de contenu canadien. Comme le font depuis des lustres nos câblodistributeurs et nos diffuseurs. 

Quant à l’autre loi qui donne des boutons aux patrons de Meta, elle exige juste que leurs plateformes compensent nos médias pour leurs nouvelles qu’elles reproduisent. Nos médias y trouvent une vitrine intéressante, soit! mais c’est au détriment de la publicité qui a migré en grande partie vers les plateformes de Meta. 

META COMME KIM JONG-UN

Qu’il s’agisse de l’une ou l’autre loi, il faut avoir l’esprit tordu pour prétendre qu’elles portent atteinte à la liberté de l’internet. En décidant de bloquer les nouvelles canadiennes, c’est Meta qui agit comme Kim Jong-un. Et Meta a l’effronterie de poser ce geste cinq mois avant l’application de la loi, histoire de faire peur au monde. Avec ou sans lunettes, semble-t-il, Poilievre ne voit rien de tout ça. Il accuse les libéraux «de censurer l’internet pour que les Canadiens n’apprennent pas la vérité.» 

RAÔUL DUGUAY A RAISON

Même si cela n’autorise en rien Poilievre à débiter des conneries pareilles, le politicien a de qui tenir. En août 2015, presque jour pour jour, son ex-chef Stephen Harper s’était prononcé contre toute «taxe Netflix» sous prétexte qu’il aimait bien regarder la série Breaking Bad ! Comme par hasard, Rachel Curran, qui est cheffe des politiques publiques de Meta Canada, était alors conseillère politique de Harper. Comme disait Raôul Duguay: «Tôuttt est dans tôuttt!» 

Puisque Meta censure désormais l’internet en bloquant les nouvelles canadiennes sur ses plateformes, c’est une excellente occasion pour les gens soucieux d’être bien informés de consulter les applications de nos médias (celle du Journal pour le mobile est imbattable). Du moins jusqu’à ce que le géant américain comprenne – et Poilievre aussi – que c’est lui-même qui se comporte comme le dictateur de la Corée du Nord. 

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