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Legault devra raviver la flamme

Les premiers ministres du Québec et du Canada, 
François Legault et Justin Trudeau n’ont pas vraiment d’atomes crochus, ce qui pourrait annoncer des relations tendues pour les prochaines années.

Photo d'archives

Les premiers ministres du Québec et du Canada, François Legault et Justin Trudeau n’ont pas vraiment d’atomes crochus, ce qui pourrait annoncer des relations tendues pour les prochaines années.

La solide majorité du gouvernement caquiste ne lui sera d’aucun secours à la table de négociation fédérale où François Legault devra plutôt travailler à améliorer ses relations avec Justin Trudeau s’il veut obtenir ce qu’il veut, prévient l’ex-ministre des Affaires intergouvernementales Benoît Pelletier. 

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Faire des gains en relations intergouvernementales, « ça passe beaucoup par la qualité de la relation entre les premiers ministres », indique M. Pelletier, ex-ministre au sein du gouvernement Charest, maintenant professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

Or, « il semble y avoir un refroidissement » entre M. Trudeau et M. Legault, note-t-il.

Les deux hommes ont de nature peu d’atomes crochus. Mais François Legault n’a qu’empiré les choses en prenant ouvertement parti pour les conservateurs d’Erin O’Toole lors du dernier scrutin fédéral.

M. Trudeau n’a, lui, rien fait pour recoller les pots cassés en présentant un discours du trône dont une bonne partie empiétait sur les champs de compétences des provinces.

Tout ceci « n’augure rien qui soit très prometteur », s’inquiète M. Pelletier.

Avec Raphaël Pirro, Agence QMI 

Transferts en santé

L’augmentation des transferts en santé était en tête de la liste d’épicerie qu’a présentée François Legault aux chefs fédéraux lors de la campagne fédérale, il y a un an.

À ce chapitre, le Québec n’est pas seul. Les provinces et territoires font front commun.

Ottawa qui a déjà épongé la moitié de la facture en santé dans le passé, n’en assume plus que 22 % d’après le Conseil de la fédération qui réclame une augmentation de 22 % à 35 %.

Pour l’ensemble du pays, ceci représenterait, cette année, 28 milliards $ versés sans condition et de façon récurrente. La part du Québec s’élèverait à 6 milliards $.

L’ex-ministre Pelletier, qui a lui-même arraché à Ottawa une entente asymétrique en santé, prévoit une lutte sans merci entre les deux camps. 

Immigration

Dans les conditions actuelles, Ottawa s’occupe des réfugiés, de la réunification familiale et de la citoyenneté. Québec contrôle pour sa part le volume d’entrée de ses futurs résidents permanents, les immigrants économiques, leur intégration et la francisation.

Le gouvernement caquiste réclame qu’Ottawa lui cède en plus le contrôle du flux des travailleurs étrangers temporaires et de la réunification familiale, afin de privilégier les immigrants francophones.

Pour M. Pelletier, « si Ottawa le voulait, on pourrait facilement augmenter les pouvoirs du Québec en immigration ». Toutefois, si avant la campagne « il y avait une certaine sensibilisation » de l’équipe libérale à l’enjeu de l’immigration francophone, note M. Pelletier, en cassant du sucre sur le dos des immigrants ces dernières semaines, les caquistes ont brûlé des ponts. 

Langue française

En point de presse mardi sur l’île d’Orléans, le premier ministre québécois a dit avoir signifié dès son premier appel avec M. Trudeau que sa priorité serait de « protéger et promouvoir le français ».

« Il semblait ouvert à travailler là-dessus, donc je suis très content », a déclaré le chef caquiste. 

Toutefois, tout indique qu’Ottawa n’a pas l’intention d’accorder au Québec le droit de soumettre à la loi 101 les entreprises de compétence fédérale sur son territoire. 

En plus, M. Pelletier prévient qu’Ottawa pourrait fort bien se lever contre la loi 96 qui vise à imposer des exigences d’emploi du français plus strictes pour les lieux de travail, les municipalités, les tribunaux et les services publics et instaurera un plafond d’inscriptions pour les cégeps anglophones.

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