Comme la Marie-Philip Poulin de la gymnastique
Les Québécoises Frédérique Sgarbossa et Aurélie Tran ont pu compter sur la présence d’Elsabeth Black à leurs premiers Championnats du monde.
La Québécoise Frédérique Sgarbossa avait 11 ans quand elle a rencontré son idole, Elsabeth Black. Sept ans plus tard, elle s’est retrouvée à ses côtés, mais cette fois, en tant que coéquipière aux Championnats du monde de gymnastique artistique.
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Un peu comme Marie-Philip Poulin a su inspirer une génération de hockeyeuses, Black a écrit l’histoire de son sport au Canada. Et comme Poulin, la Néo-Écossaise de 28 qui a participé à trois Jeux olympiques s’acquitte à merveille de son rôle de modèle.
«C’est vraiment impressionnant de la voir aller. C’est une personne incroyable, elle est motivante et super drôle», assure Sgarbossa.
L’athlète de 18 ans se rappelle la première fois qu’elle avait vu Black lors d’une compétition à Gatineau, dans sa ville natale.
«Je m’étais dit: “Oh my god!” C’était tout un moment. Mais je n’ai pas apporté son autographe avec moi en Belgique et je ne lui ai pas raconté l’histoire... c’est un peu gênant, admet Sgarbossa. Je pense que toutes les filles sur l’équipe lui ont déjà demandé un autographe.»
«Quasiment un coach»
Il est vrai que les six Canadiennes aux Mondiaux d’Anvers forment une équipe peu expérimentée. Seule Black est de retour après avoir permis au pays de grimper sur la troisième marche du podium l’an dernier, qualifiant ainsi deux ans à l’avance l’unifolié pour les Jeux olympiques.
Parmi les nouvelles, il y a Aurélie Tran, qui à 17 ans, est la plus jeune Canadienne en Belgique. Elle aussi, elle prend exemple sur Black, qui a fini cinquième à la table de saut et huitième aux barres asymétriques.
«Ce que j’admire le plus, c’est comment elle s’entraîne, son état d’esprit, elle est calme et très positive. C’est une idole, mais l’avoir comme coéquipière, c’est encore mieux», mentionne Tran.
«Elle m’a déjà donné un conseil technique aux barres. Je tombais lors d’un mouvement [à l’entraînement] et elle m’a aidée. Elle est quasiment un coach tellement elle a de l’expérience», explique la jeune femme de Repentigny.
Nouvelle championne nationale
Tran et Sgarbossa sont reconnaissantes de pouvoir compter sur des vétéranes comme Black ou la Québécoise Rose Woo, puisqu’elles en étaient à leurs premiers Championnats du monde.
«C’est ma première compétition internationale. Ça commence gros pour représenter le Canada!» lance Sgarbossa lors d’une entrevue par visioconférence avec Le Journal en direct d’Anvers.
Et même si la timide Tran est arrivée en Europe avec le titre de championne canadienne en poche, elle ne s’est mise pas trop de pression.
«Ellie Black et Rose Woo étaient blessées lors des Nationaux et elles n’ont pas fait tous les appareils. Mais j’ai battu les autres!» fait remarquer Tran.
Une réserviste surprise
De son côté, Sgarbossa a agi comme réserviste, prête à prendre le relais à n’importe quel moment, tel un gardien de but substitut au hockey.
«Je ne m’attendais vraiment pas à être choisie. J’ai changé de club deux mois avant le camp de sélection. J’ai dû modifier mes méthodes d’entraînement et m’adapter à un nouvel environnement. Le résultat ne comptait pas vraiment pour moi au camp; je voulais montrer que j’étais heureuse quand je faisais de la gym», raconte celle qui a rejoint Tran au club Gymnix de Montréal.
Domination de Simone Biles
Sgarbossa n’aura finalement pas eu à sauter dans l’action et la compétition de Tran s’est terminée lors des qualifications dominées par Simone Biles. L’Américaine de 26 ans n’a pas raté son retour à la compétition internationale, deux ans après de difficiles JO à Tokyo.
Biles a quitté Anvers avec quatre nouveaux titres mondiaux (équipe, concours complet individuel, poutre et sol), portant son total à 23 et atteignant les 30 médailles en carrière à cet événement.
«Aurélie était nerveuse, cela va de soi à ses premiers Championnats du monde, mais elle a assuré avec quatre performances sans erreurs majeures pour ainsi contribuer au score de l’équipe [qui s’est classée 12e]», a expliqué l’une de ses entraîneuses Francine Bouffard, dont la collègue Katerine Dussault accompagnait la formation nationale.